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La peur a pris ce qu’il y a de meilleur en vous

par | Mai 30, 2022 | affirmation de soi, communication, confiance en soi, gaslighting, respect | 0 commentaires

Cette citation de V pour Vendetta m’évoque une problématique assez taboue dont j’ai hésité à parler, en lien avec la spiritualité. Mon amie Hyena répète énormément ” si vous êtes malade, adressez-vous à un professionnel de la santé”. Elle a raison, mais il y a une problématique non résolue en lien avec la médiumnité. Ce genre de capacité n’est pas prouvé par la science.

Personnellement, j’ai renoncé à voir des psychologues et surtout des psychiatres, parce que lorsqu’on parle à un psychiatre de médiumnité, il se braque et qualifie cela de symptôme délirant. Alors oui, dans ma vie, j’ai eu deux moments d’extrême fragilité où j’ai perdu pied. J’ai pu rebondir. En toute transparence, je prends un traitement à faible dose qui agit comme un régulateur, et n’altère pas mon intuition, quand je vois les retours des clients sur mes tirages de cartes.

Par contre, désormais, je passe par mon médecin généraliste pour me le prescrire. Je suis fatiguée de m’excuser de ma pratique ésotérique face à des psychiatres qui me mettent sans arrêt en garde. D’un point de vue déontologique, on n’a pas à remettre en question la pratique spirituelle d’une personne, et j’aimerais qu’on me fiche la paix. Oui, il y a des dérives, oui, il y a des amalgames dangereux, mais m’assommer en triplant les doses de médicaments n’est pas une solution. Par ailleurs, j’ai su trouver mon équilibre et reconnaître les red flags liés à une fatigue nerveuse. J’ai compris que je pouvais être amenée, parfois, à être piégée par certains biais cognitifs, mais l’erreur est humaine. Pouvoir les contourner permet d’avancer, justement.

J’ai une cliente qui est elle-même psychologue, ce qui montre que certains professionnels de la santé sont très ouverts d’esprit. Le problème, c’est que dans les faits, quand j’ai consulté des psychologues ou des psychiatres, cela s’est toujours mal passé. Je vais retracer certaines de ces expériences.

Quand j’étais en maternelle, mes parents m’ont annoncé leur divorce. J’ai demandé ce que ça voulait dire. Ils m’ont répondu ” ça veut dire qu’on n’est plus mariés.” J’ai hurlé, parce que je ne savais même pas que c’était possible et je trouvais cela insupportable. Comme ils n’arrivaient pas à gérer la situation, ils m’ont menti. Ils ont dit qu’ils étaient toujours mariés, mais que mon père allait rester au Maroc avec une autre femme pour lui tenir compagnie. Cette situation me mettait mal à l’aise, mais elle me paraissait déjà plus supportable.

Quelques années plus tard, ma mère m’a emmenée chez une psychologue sans m’expliquer où on allait, qui on allait voir et pourquoi. Dans le cabinet, elle a raconté notre histoire en révélant son mensonge, en s’adressant à la psychologue comme si je le savais déjà. J’ai dit tout doucement ” Ah bon, tu m’as menti?” et la psychologue m’a tout de suite fait la morale. En sortant, ma mère m’a emmenée aux toilettes et j’ai piqué une colère. Ma mère a pris le soin de raconter ma colère à tout le monde sans expliquer ce qui l’avait déclenchée. Elle m’a ensuite emmenée voir une psychiatre qui m’a dit ” Tu ne veux pas qu’on te mente? Très bien. Le père noël n’existe pas”. Je trouve qu’elle aurait pu véhiculer son message avec bien plus de respect, en prenant en compte ce qui a déclenché ma colère.

Quand j’étais au lycée, je consultais un psychologue qui me remettait en question à chaque fois que je décidais de me défendre face à mes camarades. Il n’a pas décelé les violences sexuelles que je subissais dans mon couple, et selon lui, dans le Loup et l’agneau de la Fontaine, c’est l’agneau qui était en tort et le loup dans son bon droit. À la base, je le consultais parce que j’étais décriée pour une forme de lenteur, afin de travailler dessus. Comme on a décelé un mal-être plus grand, il m’a redirigée vers un psychiatre et à seize ans, j’ai commencé à prendre mes premiers anti-dépresseurs. Ce psychiatre n’était pas méchant mais il avait une certaine tendance à ronfler quand je m’adressais à lui.

Quelques années plus tard, je suis tombée amoureuse de ce libraire natif du Capricorne qui m’a profondément blessée. J’en ai parlé à un psychiatre, qui m’a dit que comme je ne restais pas dans le coin, il ne pouvait rien faire pour moi. Il a quand même pris le temps de me reprendre quand je lui ai parlé de mon premier copain qui était violent à l’époque du lycée. J’ai dit qu’il m’avait infligé des attouchements et ce psychiatre m’a dit ” J’aurais plutôt dit des caresses”. J’ai demandé de l’aide à d’autres personnes concernant ma détresse émotionnelle, toujours des psychologues ou des psychiatres, ils ont réagi de manière peu consistante.

Environ un an plus tard, j’ai saturé et j’ai été prise en charge par le psychiatre qui avait minimisé les violences sexuelles que j’ai subies. Il a passé beaucoup de temps à me crier dessus dès que j’ouvrais la bouche, sans proposer de perspectives vers un mieux-être. Quand j’ai emménagé à Angers, j’ai d’abord vu un psychiatre qui ne comprenait pas pourquoi j’étais triste que mes parents aient perdu leur chat. J’en ai vu un autre en centre ville, à qui j’ai parlé du psychiatre qui me criait dessus. Celui du centre ville m’a dit ” ah oui mais il a été courageux”. Donc il a défendu son confrère au comportement inacceptable.

J’ai ensuite vu une psychiatre beaucoup plus souriante et valorisante, mais comme je le disais dans un précédent article, vis à vis de ma détresse émotionnelle, par rapport à mes échecs amoureux, je lui ai demandé conseil. Elle m’a dit ” oh ben je ne sais pas, moi, la vie c’est compliqué”. Quand j’ai commencé à développer ma pratique spirituelle, j’ai attendu deux ans pour lui en parler, parce que je redoutais d’être jugée. Effectivement, cela la mettait mal à l’aise. Par ailleurs, c’est elle qui m’a mis en tête que notre but commun était de me faire arrêter mon traitement. Quand j’ai rompu avec mon copain, j’ai perdu pied et elle a triplé la dose. Elle a accepté que je réduise mon traitement au fil des mois, mais au moindre prétexte, à savoir une dispute avec mes trois meilleures amies, elle a décrété que j’étais fragilisée et retriplé les doses. Je suis rentrée fatiguée d’un voyage de plusieurs jours, c’était aussi un prétexte pour augmenter les doses, alors qu’elle décriait elle-même ce comportement de “psychiatre classique”. Oui, ce sont bien ses mots. Selon elle, le comportement qui me déplaisait chez les psychiatres précédents est un comportement de psychiatre classique.

Concernant cette psychiatre et celui du centre ville que j’ai vu auparavant, je leur ai demandé à chacun si nous faisions bien une psychothérapie ensemble. Ils m’ont répondu affirmativement, donc je ne recevrai pas l’argument de la distinction entre les professions.

J’ai encore changé de psychiatre. La dernière s’est présentée comme une psychanalyste. Ensemble, on interprétait mes rêves. Par ce biais, elle a décrié mon choix de me teindre les cheveux, ainsi que mon désir d’être en couple, ce qui faisait référence, selon son interprétation, à mon côté ” mauvais”, “maléfique”. Elle m’a fait culpabiliser pour renouveler les aides liées à ma difficulté d’insertion professionnelle dans une activité salariée, difficulté bien réelle… tout en me mettant en garde contre une rechute si j’arrêtais mon traitement, ce qui est contradictoire. Elle s’est aussi permise certaines critiques quant à mon activité de travailleur indépendant dans le domaine ésotérique.

Certaines personnes m’ont conseillé d’en parler avec elle, mais franchement, j’en ai assez de me répéter face à ces personnes. Maintenant, je m’adresse à mon généraliste et je puise dans mes propres ressources pour avancer. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est beaucoup plus efficace.

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