Cette citation de Shakespeare illustre par certains aspects la problématique que je traverse au sein de mon activité. En effet, il y a quelques années, j’ai pris rendez-vous auprès d’une conseillère en entreprenariat dans ma localité pour me mettre à mon compte. Comme je n’avais pas de local et qu’il s’agissait d’une activité en ligne, malgré elle, cette personne pourtant bienveillante m’a déstabilisée par rapport à la problématique de la visibilité.
Elle m’a demandé sur un ton qui suscite la panique ” Vous allez faire quoi, vous allez faire quoi, vous allez faire quoi?” et lorsque je suggérais des pistes, elle me disait tout de suite ” ah oui mais vous n’avez pas peur de ça” ce qui générait des blocages chez moi. J’ai investi dans un accompagnement avec un de ses collègues avec qui c’était beaucoup plus fluide. Il m’a aidée à créer et développer ma chaîne youtube. La clientèle augmentait assez régulièrement. Ce jeune homme m’a conseillé de donner de mes nouvelles à la conseillère, ce que j’ai fait.
Elle m’a proposé de faire le point et là, elle a critiqué ma stratégie qui fonctionnait pourtant. Je ne me suis pas laissée faire et elle s’est excusée, mais cela a instillé du doute chez moi. Au même moment, il y a eu le premier confinement, et pour préserver ma santé mentale, j’ai arrêté les vidéos au profit de l’écriture. Depuis, il m’a été très compliqué de retrouver un fil conducteur. J’ai travaillé sur mon positionnement avec une coach qui est spécialisée dans les profils créatifs, mais cela n’a pas suffi à me créer un revenu décent ou du moins une évolution, ce qui a provoqué ma colère, mon chagrin et ma frustration.
En effet, il est très important pour moi de réussir à gagner ma vie grâce à mon activité pour pouvoir dépasser mon handicap dont on me fait culpabiliser. On l’exarcerbe par du gaslighting et des étiquettes non-sollicitées, en me criant dessus parce que je suis soi-disant dans le déni. Parallèlement, on me dit que je n’aurai pas toujours des aides par rapport à cela, puisque mon handicap risque de ne pas être reconnu. J’ai donc pris la décision de ne pas renouveler ma demande d’aides dans deux ans, raison pour laquelle il est aussi important pour moi de gagner ma vie grâce à mon activité. Je le dis pour fermer la bouche de certaines personnes qui pourraient dire que l’appât du gain, c’est mal.
Cela est source de pression et cela me parasite pour créer un produit cohérent sur la durée, d’après ma coach. J’en ai déjà parlé dans un article, les parfums m’appellent et j’ai bossé dessus en amont pendant des mois. Par ailleurs, j’ai proposé le même service, à savoir la taromancie, pendant trois ans. J’ai défendu mon choix auprès d’elle quand elle m’a fait cette remarque mais ses observations restent dans un coin de ma tête, de la même manière que les remarques de la conseillère locale des années plus tôt. Donc j’ai commencé à me questionner et à faire émerger des facteurs liés à mes blocages.
Pour commencer, je suis hypersensible à la critique. J’ai également toujours eu des difficultés de concentration. Cela ne veut pas dire que je ne suis jamais concentrée, j’ai réussi à aller loin dans mes études. Simplement, il y a un déséquilibre à ce niveau. Hyena explique bien le tdah dans ses vidéos, cela me parle. Autre source possible de blocage, je voyais l’entrepreneuriat comme un compromis par rapport à mon activité d’écrivain qui ne me permettait pas de vivre quand j’ai décidé de lancer mon activité. Il y a aussi la panique de l’échec, ainsi que ma tendance à me comparer qui est inévitable face aux requins d’Instagram et Youtube, ainsi que de la frustration. Tout cela, ça fait beaucoup et cela ne m’aide pas à me poser.
Ceci dit, comprendre pourquoi n’est pas suffisant, donc je réfléchis au comment. Pour les critiques, je peux réagir avec humour, de plus en plus. Je peux aussi identifier les moments et les domaines où je suis concentrée pour les optimiser. Je n’ai plus l’excuse du compromis car je peux passer par l’autoédition et c’est moi qui choisis où je mets mon énergie. Je dois aussi continuer de travailler sur ma gestion financière et je pense que faire mon propre bilan de compétences, même de manière très amateure, peut me permettre un meilleur équilibre émotionnel.
Voici où j’en suis dans mon cheminement, en espérant que des personnes qui se reconnaissent dans ces problèmes se sentent moins seules. Peut-être que cela les aidera aussi.
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